On appelle peinture sous verre (ou fixé sous verre), une image peinte à même la face de la vitre, et dont le résultat se regarde sur l’autre face. L’image est donc inversée.
Toute la complexité réside donc à peindre dans l’anticipation des effets de cette inversion. Il faut ainsi jouer avec les effets d’ombres et de lumières, prévoir les détails, etc… Avec la technique du fixé sous verre, on peint en commencant par le premier plan, puis l’artiste va des plans intermédiaires jusqu’à l’arrière plan qui recouvrira la totalité de la vitre. Il faut donc commencer par les détails pour finir par le fond !
L’artiste doit avoir une idée très précise de la version définitive de son tableau, tout en anticipant l’effet miroir. Avec cette technique, règne sur les tableaux une sorte d’atmosphère éthérée, légère car les traits et les lignes se fondent dans les couches successives de peinture.
Connue en Occident depuis l’Antiquité, cette technique artistique difficile demande une grande technicité et beaucoup de minutie. Elle s’éxecute directement sur le verre, qui devient un support comme un protecteur. Considérée comme un art savant, cette technique à froid est parvenue techniquement à son apogée à la Renaissance. A Venise depuis le Moyen Age, elle connaît en effet ,sous l’influence des verriers byzantins, sa pleine maturité dans la deuxième moitié du 16ème siècle.
Jusque là réservée à une élite artistique, elle deviendra un art populaire partout en Europe lors de la seconde moitié du 18ème siècle. Adossées aux verreries, nombre de manufactures propageront sa diffusion.
En Chine, l’introduction de la peinture sous verre doit beaucoup au missionnaire jésuite, (1688-1766). C’est probablement à Canton, grand port commercial de l’époque, que fut exécuté la majorité de la production. Très souvent anonymes, les artistes chinois pouvaient reproduire méticuleusement les œuvres européennes ou recourir à leur propre imagerie avec une très grande technicité.
La peinture sur verre a l’immense avantage de protéger la peinture. Mais elle impose une grande maîtrise technique car la première couche peinte sera la première visible. Les retouches sont donc très dures à accomplir. La vitre, elle, donne un aspect lisse et brillant, caractéristique de la technique. L’éclat est donc incomparable, la peinture jouant entre luminosité et transparence.